La Brit Mila
C'est sans aucun doute l'affirmation identitaire la plus forte du judaïsme, et même dans les familles peu pratiquantes cette cérémonie est maintenue.
Par delà la raison hygiénique ou médicale que l'on pourrait trouver à cette ablation du prépuce, il s'agit avant tout d'une alliance.
Depuis Abraham, le père d'Israël, le juif porte dans sa chair l'éthique du monothéisme, qui implique la reconnaissance d'un Dieu un, Créateur des cieux et de la terre, et qui a distingué Abraham et sa descendance afin de devenir une bénédiction pour toutes les familles de la terre.
La cérémonie se déroule à 8 jours si aucun problème de santé ne se présente.Elle se déroule soit à la synagogue, soit au domicile, et est pratiquée par un Mohel (circonciseur) compétent.
Durant cette cérémonie, le garçon est nommé officiellement de son prénom hébraïque.
La veille de la circonsion
De plus, cette nuit, on a l'usage de lire la Torah dans la maison du bébé.
Quels doivent être les préparatifs pour le jour suivant? Il faut préparer principalement le repas de fête (séoudat mitsva) qui va suivre la Brit Mila et à l'issue duquel seront prononcés les bénédictions spéciales au cours des Actions de Grâces (Bircat HaMazon) dites à la fin du repas.
Le bébé est généralement habillé tout en blanc. Il faut également apporter du vin pour les bénédictions.
Honorer la famille et les amis
1. «Kvatter» - en général un couple marié, de préférence n'ayant pas encore d'enfants. Cet honneur est considéré de bon augure pour avoir des enfants. La maman du bébé le tend à la femme «kvatter» qui, à son tour, le passe à son époux. Celui-ci amène l'enfant dans la salle où va s'effectuer la Brit Mila.
2. «Sur la chaise d'Eliahou»: la personne chargée de cet honneur place le nouveau-né sur le «Trône d'Eliahou», surélevé et somptueusement paré, car la tradition dit que le prophète Elie assiste à chaque Brit Mila.
3. «De la chaise d'Eliahou»: une autre personne prendra le bébé du «trône».
4. «Sandak»: C'est le plus grand honneur, accordé, en général, au grand-père, à un homme âgé ou à un grand érudit. Le «sandak» tient le bébé sur ses genoux pendant la circoncision, honneur tenu pour égal à celui d'offrir l'encens au Temple.
5. Mohel : la personne qui procède à l'excision de la peau du prépuce, doit craindre D.ieu et être compétent. (Une Brit Mila diffère de la «circoncision laïque» car elle implique des étapes supplémentaires appelées Priyah et Metzitzah. Un enfant circoncis par un médecin à l'hôpital, la plupart du temps, n'est pas considéré comme circoncis au sens de la Loi juive).
6. Bénédictions : la personne qui a reçu cette «tâche» récite les bénédictions et annonce le nom de l'enfant.
7. «Pendant les bénédictions»: pendant que les bénédictions sont prononcées et que le nom est donné, une personne tient le bébé dans ses bras.
Le symbolisme de la circonsion
La signification de cet usage est confirmée une nouvelle fois quand le père, au début de la cérémonie de la Brit Mila, proclame à son tour «Chéma Israël». Mais pourquoi justement le Chéma ? Et pourquoi le dire à un enfant qui ne comprend pas et n'est pas conscient de ce qui lui arrive ?
Bien que la source de cette coutume soit kabbalistique et, par conséquent, puisse nous paraître abstraite, nous pouvons, quand même, mettre en accord notre vie quotidienne avec ce qu'elle signifie profondément et la transmettre à nos enfants.
Ainsi : Rabbi Yéhoshoua ben Korcha demande : « Pourquoi le Chema est-il rédigé dans cet ordre? Afin que nous acceptions d'abord le joug de la Royauté divine et ensuite celui des mitsvot (commandements)» (Talmud). Le Chéma a le pouvoir d'amener la personne à tendre vers des objectifs plus élevés et plus spirituels dans sa vie.
Dire le Chéma au nouveau-né symbolise l'expression de la foi pure qui va bien au-delà de la compréhension. Les «forces spirituelles impures» risquant de nuire au bébé peuvent causer non pas un dommage physique mais spirituel. Elles peuvent, par exemple, l'entraîner vers le matérialisme ou la rébellion quand il va grandir. Le Natsiv de Volojhin (Rabbi Naftali Tsvi Yéhouda Berlin, 1854-92) dit que le Chéma a le pouvoir d'amener la personne à tendre vers des objectifs plus élevés et plus spirituels dans sa vie. Réciter le Chéma au bébé peut renforcer son potentiel de spiritualité.
Après la Brit Mila, l'enfant porte sur son corps le symbole de la foi mais avant, il a besoin de l'expression de cette foi le reliant à D.ieu. Le fait qu'il ne comprenne pas n'est pas important, parce que la croyance est au-dessus de la compréhension. C'est cette foi, enchâssée dans l'âme de chaque Juif, qui a poussé un petit garçon âgé de trois ans, Abraham, à chercher D.ieu. C'est cette foi que nous essayons d'insuffler à nos enfants.
Pourquoi acceptons-nous le joug divin et seulement après celui des mitsvot? Parce que beaucoup de mitsvot sont logiques et nous sommes en mesure de les observer même sans ordre divin. Nous nous soumettons au joug céleste en premier lieu afin de proclamer notre engagement à accomplir sans distinction toutes nos misvot car elles nous sont ordonnées par le créateur.
Cette proclamation nous donne aussi la force d'accepter les mitsvot que nous ne comprenons pas car, si de nombreux commandements divins sont logiques, d'autres nous paraissent complètement illogiques.
D'une façon similaire, beaucoup d'événements se produisant dans le monde renforcent notre foi, cependant d'autres péripéties dans notre vie personnelle ou au cours de l'histoire auraient tendance à l'ébranler.
C'est pourquoi, nous disons le Chéma pendant la journée, lorsque tout est clair et lumineux; il nous semble alors que nous pouvons saisir les chemins de D. Nous disons également le Chéma la nuit, quand tout est confus et sombre et que les desseins divins nous paraissent cachés.